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Le vison d'Amérique

Vison29 1 Vison d'Amérique (Neovison vison, anciennement Mustela vison)

 

Le Vison d'Amérique (Neovison vison, anciennement Mustela vison) est une espèce de mammifères carnivores de la famille des Mustélidés, originaire d'Amérique du Nord. Anciennement classé dans le genre Mustela, ce vison est le seul représentant actuel du genre Neovison depuis l'extinction vers 1870 du Vison de mer (Neovison macrodon).

Animal commun en Amérique du Nord, il a été chassé sur son territoire pour sa fourrure, puis élevé intensivement en Europe et en Russie, notamment au XXe siècle. Des spécimens importés à cet usage se sont échappés et ont formé par la suite des populations férales dans le reste de l'hémisphère nord. Sa présence en Europe est indésirable car il y concurrence une autre espèce de Mustélidés déjà gravement menacée, le Vison d'Europe (Mustela lutreola).Vison24

Le vison a la morphologie caractéristique des mustélidés : corps allongé, dos courbe, pattes courtes avec cinq doigts pourvus de griffes non rétractiles, ainsi qu’une longue queue. Les pattes sont semi-palmées. Il est équipé, comme les autres mustélidés, de glandes anales dont il sécrète, à titre défensif, une substance malodorante en cas de danger.

Le Vison d’Amérique montre un dimorphisme sexuel prononcé, surtout concernant le poids et la taille. Dans la nature, les mâles atteignent de 900 g à 2 kg, pour une longueur allant de 58 à 70 cm queue comprise. Une femelle pèse de 600 g à 1,2 kg, pour 40 à 65 cm de long. Les individus d’élevages peuvent être bien plus gros : certains mâles mesurent jusqu’à 90 cm de long pour un poids de 4 kg, et des femelles peuvent peser jusqu'à 2kg.

Le vison est pourvu d’une dentition de carnivore, avec quatre canines proéminentes. Le Vison d’Amérique possède 34 dents.

Le Vison d’Amérique, selon qu'il est sauvage ou originaire d’élevage, peut revêtir des dizaines de couleurs différentes.

La forme sauvage est brune, les nuances varient selon les lignées et les régions, du brun clair au brun-roux, jusqu'aux visons bruns foncés, presque noirs. Elle se distingue par une tache blanche sur le menton quasi systématique, et parfois par quelques touches de blanc disséminées sur le ventre.

Les éleveurs cherchent à éliminer ces tâches, augmentant ainsi la surface de fourrure utilisable en pelleterie. Certains visons sont donc d'une couleur unie. On observe parfois un marquage très épars sur les formes sélectionnées : tâches sur la tête, les pattes, les flancs... Parfois la couleur devient minoritaire sur le pelage, le vison étant blanc marqué de tâches brunes, noires etc. de tailles diverses, et une forme d'élevage est entièrement blanche aux yeux noirs.

La couleur d’origine est un brun sombre pour les poils de jarre, et brun plus clair pour les poils de bourre. Le pelage est dense et très fourni. Les visons d'élevage ont une fourrure plus dense que celle des visons sauvage du fait de la sélection des visonniers, et parfois plus rase : les visons dits velvet/velours sont les plus recherchés; leur poil de garde doit être le plus ras possible, à peine plus long que le poil de bourre.

Vison23Au fil des générations d’élevage, la sélection a permis des couleurs et des marquages infiniment variés, dont les noms varient en fonction des visonnières et des pays.

Couleurs de base du vison d’élevage : blanc, perle, brun, noir, palomino, albinos, gris, bleu, dawn, silver blue cross, saphir cross, palomino cross, dawn cross, pastel cross, black cross, silver blue, saphir, topal, aube, pastel, scanglow, scanbrown, scanblack...
D’autres couleurs existent, produit de marquages aléatoires des visons : chat, Chalsedony, gletcher, hermine, karelskaja spotted, herggedal shadow, amethist, royal silver, spotted et d’autres. Les mutations de couleur des visons d'élevage sont vastes, mais la sélection poussée en termes de couleur et de qualité de la fourrure s'est parfois fait au détriment de certaines lignées liées à des couleurs, notamment les visons dits bleus.

Le Vison d’Amérique est un animal semi-aquatique, actif de jour comme de nuit.

La période de chasse -terrestre ou aquatique- représente une grande majorité de l’activité du vison qui ne stocke pas, ou rarement, de la nourriture.

La baignade est fréquente et quotidienne chez le vison, particulièrement en période de forte chaleur : du fait de son épaisse fourrure, il lui est très difficile de réguler sa température, et plonger dans l’eau est souvent le moyen le plus efficace de se rafraîchir. Les plongées sont de courtes durées (moins d’1 min en général, jusqu’à 2 min s’il reste immobile), et il ne reste pas plus d'une heure consécutive dans l’eau, son poil n’étant pas suffisamment imperméable. Il remonte ainsi régulièrement se sécher sur des places de « ressui », et se lèche soigneusement la fourrure pour l’imperméabiliser à nouveau. Il n’est pas un excellent nageur, la plupart du temps sa technique de nage s’apparente à celle du « petit chien », excepté lorsqu’il plonge : dans ce cas, la propulsion se fait par impulsion des pattes arrières. De ce fait, le vison est surtout un nageur de surface. Sous l’eau, il a une vision assez médiocre, et il chasse principalement à l’aide de ses vibrisses (moustaches), qui lui permettent de repérer ses proies en fonction de leurs mouvements. Hors de l’eau, son ouïe fine et son flair aiguisé lui permettront de repérer facilement sa nourriture. Sous l’eau ou sur terre, c’est davantage grâce à sa discrétion et à sa détermination qu’à sa vitesse qu’il capture ses proies.

Le vison est solitaire, territorial et sédentaire. Il marque son territoire par des sécrétions anales et des excréments (fèces) mis en évidence.Vison26

En période de reproduction le mâle quitte son territoire pour aller à la rencontre de plusieurs femelles. Ces dernières restent sur leur domaine vital, où elles élèveront seules leurs jeunes, avant que ces derniers partent pour se trouver un territoire propre. Le reste du temps, le vison vit seul, et ne part que s’il est chassé ou menacé.

Le Vison d’Amérique est un carnivore strict. C’est un prédateur opportuniste, inféodé à tout type de milieux aquatiques. Selon son habitat, le vison consomme plus ou moins de poissons, de mammifères, d’oiseaux, d’amphibiens, de crustacés ou d’insectes de façon variée… Les traces de végétaux dans les excréments ne sont qu’anecdotiques.

La plupart du temps, on retrouve ces aliments dans les proportions suivantes : 30 % de poissons, 35 % de mammifères, 30 % d’oiseaux, 5 % d’insectes et d’amphibiens. Il consomme essentiellement des animaux fréquentant les milieux humides. Le Vison d’Amérique mange environ 10 % de son poids par jour, du fait de ses besoins métaboliques élevés.

La période de rut a lieu dès la fin de l’hiver, en France généralement en février-mars. Le mâle vient séduire la femelle sur son territoire. L’accouplement est souvent assez bref (10 min à deux heures, avec une moyenne de 30 min) : le mâle mord la nuque de la femelle, la maintient au sol, et la pénètre. La femelle s’accouple généralement avec plusieurs mâles différents (2 à 5 mâles, 3 en moyenne). Le mâle parcourt de très longues distances pour trouver plusieurs femelles. L'implantation des embryons dans l'utérus peut être différée si la femelle s'accouple tôt dans la saison, de sorte que tous les petits naissent entre la dernière quinzaine d'avril, jusqu'à mi-mai, avec un pic au début de mai. Il est très sensible à la photopériode, et les conditions climatiques ont une forte influence sur la reproduction.

La gestation dure entre en moyenne 48 à 52 jours (avec des extrêmes de 38 et 72 jours) selon les individus et les conditions.

Il n’y a qu’une portée de 2 à 7 jeunes par an (en moyenne 5). Les petits naissent aveugles et sourds. Vers l’âge de 3 semaines, leurs yeux s’ouvrent, ils commencent à marcher dans le nid. Vison29 1Lorsqu’ils appellent leur mère, leur cri ressemble au jappement d’un petit chien. Ils goûtent également à la nourriture solide, en complément du lait.

Vers 5 à 6 semaines, ils marchent et jouent, sortent du gîte pour s’aventurer dans l’herbe. Les jeunes sont sevrés vers leurs 6 semaines.

Autour de leurs 8 semaines, les petits commencent à s’intéresser à l’eau, la mère leur apprend à se nourrir. Ils consomment de plus en plus de proies vivantes. Ils quittent la mère à partir de 3 mois, et la dispersion de la nichée continue jusqu'en automne.

Le vison est sexuellement mature entre 8 et 10 mois, et se reproduit pour la première le printemps suivant sa naissance, certains seulement après leur deuxième année.

Le vison est sujet à un certain nombre de maladies infectieuses, mortelles pour la plupart, dont voici les plus courantes : carré (parvovirus canin) ; entérite virale du vison (EVV) ; coccidiose ; leptospirose ; maladie aléoutienne (ADV) ; maladie d’Aujeszky ; pseudomonose ; rage.

On rencontre parfois certaines infections hépatiques et la laryngotrachéite infectieuse dans les élevages intensifs, mais ces pathologies n'ont pas été observées sur des visons vivant à l’état sauvage.

Le vison peut aussi être sujet à des maladies liées à la nutrition. Ces maladies surviennent essentiellement sur les animaux en captivité, par manque de contrôle de la provenance des aliments (rupture de la chaine du froid ou erreur de dosage) et peuvent provoquer soit d’importantes carences ou excès, soit divers troubles parmi lesquels : anémie de nutrition ; hépato-néphrite ; paralysie de Chastek ; empoisonnement par le sel ; polychlorinate de biphenyl (PCB) ; botulisme.

À l’état sauvage, la longévité est estimée entre 3 et 6 ans. Cependant en captivité et dans de bonnes conditions, le Vison d’Amérique peut vivre une dizaine d’années. En visonnière, les animaux sont abattus vers 7 mois (voire 14 mois selon les élevages) et les reproducteurs au bout de 3 ou 4 ans.

À l’état sauvage, lorsqu’ils ne meurent pas de maladies (ADV, carré…) transmises par d’autres mustélidés, ils souffrent souvent d’affections par des parasites, internes la plupart du temps. Leur qualité d’animal semi-aquatique (et la densité de fourrure qui y est corrélée) leur évite la plupart des tiques et puces.

Les collisions routières, la pollution des eaux, les empoisonnements (par consommation de rongeurs infectés) et les pièges restent les principales causes de mortalité du vison. Néanmoins il est parfois victime de prédation :

  • en Europe : renard, occasionnellement loutres, gros rapaces, chiens errants...
  • en Amérique : alligator, loup, grand duc de Virginie, martre, lynx…

Le vison semble vivre à proximité de milieux aquatiques d’eau douce très variés : on le trouve dans les cours d’eau, étangs, lacs, marais, milieux ouverts et forestier, mais aussi les côtes de l’Atlantique et les milieux urbains, tel que les ports. On le rencontre néanmoins le plus fréquemment sur les moyennes rivières.

Généralement, il ne s’éloigne que peu des rives. C’est un animal de plaine, qu’on ne trouve quasiment jamais au-delà de 700 m d’altitude.

Le gite du vison n’est pas obligatoirement sous terre. La plupart du temps, en période estivale, il dort caché dans les hautes herbes (dans les formations d’hélophytes). En hiver ou en période de gestation, il occupe des terriers d’autres espèces ou des cavités naturelles. Il habite parfois les troncs creux, les ronciers, les tas de bois, ou utilise le terrier de ses proies… Le vison ne creuse pas lui-même de terriers. Son domaine vital s’étend généralement entre 1,8 et 3 km de cours d’eau, celui du mâle étant plus grand que celui de la femelle. Le domaine observé le plus grand est de 18,1 km au Canada : plus la nourriture est rare, plus le territoire doit être vaste.

C'est une espèce chassable, inscrite en France sur la liste des animaux susceptibles d'être classés nuisibles.

Ce vison est concerné par:

  • l'Arrêté Ministériel du 10 aout 2004 (condition de détention des espèces) modifié par AM du 30 juillet 2010 (JO du 10/09/10) (introduction dans le milieu naturel interdite)
  • Annexe 2 du 10 aout 2004
  • Arrêté du 26 juin 1987, (fixant la liste des espèces de gibier dont la chasse est autorisée)
  • Article L415-3 du code de l'environnement (loi du 12 juillet 2010) modifié par la loi « Grenelle 2 »(concernant les sanctions pénales)
  • AM du 25 octobre 1995 (contrôle des établissements de détention d'espèces non domestiques)
  • Loi du 10 juillet 1976 (protection de la nature)

Marquage obligatoire des spécimens avec transpondeur NAC/faune sauvage, inscription au registre CERFA n° 12446*01, le détenteur doit obligatoirement être titulaire du certificat de capacité, autorisation préfectorale d'ouverture et tenir un registre journalier ainsi qu'un registre d'entrée-sortie. Son introduction dans le milieu naturel est interdite sur le territoire français.

(Source wikipédia)