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L'anguille commune

anguilles9.jpgAnguille commune (Anguilla anguilla)


L’Anguille d'Europe ou anguille commune (Anguilla anguilla) est une espèce de poisson serpentiforme mesurant de 40 cm à 150 cm et pesant jusqu'à 4 kg pour les femelles.

C'est un grand migrateur, et plus précisément un migrateur :

  • amphihalin : au cours de sa vie l'anguille va passer par des milieux présentant différents taux de salinité ici de la mer vers l'eau douce puis a nouveau vers la mer ;
  • thalassotoque : qui se reproduit en mer ;
  • catadrome : qui après une période de croissance dans un cours d'eau regagne la mer.

Comme pour les autres espèces d'anguilles de l'hémisphère Nord, un petit nombre d'individus effectueront en réalité la totalité de leur cycle de croissance en mer, en lagune salée ou en estuaire salé.anguilles4.jpg

Des études génétiques en 2006 ont montré que des cas d'hybridation naturelle avec l'anguille américaine existent, avec jusqu'à 15,5 % d'hybrides dans les populations islandaises d'anguilles, et des valeurs allant de 6,7 % à 100 % selon les stades de la vie et les lieux.

Les anguilles étaient réputées particulièrement rustiques et résistantes, grâce notamment à sa capacité à respirer l'air, mais elles sont néanmoins en forte régression depuis les années 1980 et même maintenant considérées comme espèce menacée ou en risque d'extinction, en Europe, comme en Amérique du Nord ou au Japon.

L'Anguille d'Europe autrefois abondamment présente dans tous les cours d'eau douce de presque toutes les plaines d'Europe se reproduit à plusieurs milliers de kilomètres de là, dans la mer des Sargasses au centre-ouest de l’océan Atlantique à une profondeur supposée de 400 à 700 mètres. Ce poisson a une activité plutôt nocturne mais selon son âge, il est attiré (au stade de civelle) ou au contraire repoussé par la lumière (au stade pré-adulte et adulte). La dévalaison de l'anguille argentée se fait aussi presque entièrement de nuit. L'espèce pourrait donc être sensible à la pollution lumineuse lorsque des luminaires éclairent directement ou indirectement des berges, des ponts, des écluses ou petites chutes d'eau ou simplement la surface de l'eau. Plusieurs études ont montré que même la luminosité diurne inhibait la dévalaison de l'anguille argentée, ce qui a été expérimentalement utilisé pour guider l'anguille loin de turbines où elles risquaient de se faire tuer ou pour tenter de prévoir les pics de dévalaison, de manière à arrêter les turbines à ces moments.

anguilles1.jpgDepuis des siècles, les civelles escaladaient ou contournaient littéralement les vieux barrages de moulins à eau couverts de mousse ou d'algues, mais elles sont maintenant victimes de fragmentation écopaysagère dans le cas des grands barrages hydroélectriques. L'anguille régresse probablement aussi à cause de la disparition des zones humides et de ses corridors biologiques (prairies, fossés) qui lui permettaient de gagner les mares et étangs. Peut-être est-elle aussi victime de la pollution des marais littoraux et surtout des estuaires où les taux de plomb sont localement plus qu'alarmants (plomb de chasse, qui contient aussi de l'arsenic et de l'antimoine (ces plombs sont interdits dans les zones humides en France théoriquement depuis 2005 (dérogation jusqu'en 2006), mais les milliards de plombs déversés dans l'environnement y sont pour longtemps.

Les passes à poissons classiques, souvent exposées au soleil semblent mal adaptées à la dévalaison des anguilles qui recherchent l'ombre et s'engage dans les turbines des centrales électriques qui stressent, blessent ou tuent les gros poissons. La civelle étant attirée par la lumière et l'adulte repoussée par cette même lumière, l'éclairage a été testé pour guider ces poissons vers le « bon chemin » pour monter ou descendre un cours d'eau, mais le retour d'expérience est peu diffusé, et on ignore l'impact éventuel de cet éclairage pour d'autres espèces.

Jusqu'au milieu du XXe siècle, l'anguille figurait en Europe parmi les espèces plus communes. À titre d'exemple, en 1983, Boisneau estimait que dans le département de l'Ille-et-Vilaine (Bretagne, France), elle était la première ressource piscicole en termes de biomasse (et la troisième en termes de nombre). Elle a pourtant brusquement fortement régressé dans les années 1980-90 au point d'être aujourd'hui menacée et protégée (depuis juin 2007).
Vingt ans plus tard, bien que chaque femelle soit capable de pondre un grand nombre d'œufs, la mortalité des anguilles européennes était « supérieure au seuil de renouvellement des générations », ce qui condamne l'espèce sans actions pour la sauver.
En septembre 2007, le Conseil des ministres de l'Union européenne a validé un règlement européen instituant un plan de restauration de l'espèce. La Commission européenne a approuvé le plan de gestion de l’anguille en France en février 2010.anguilles3.jpg

Ce poisson (civelle en particulier 2900 alevins/kg) est localement victime d'une surpêche, souvent aggravée par une économie parallèle alimentée par le braconnage que les autorités locales et nationales n'ont pas su maîtriser.
Depuis les années 1980, l'anguille européenne a encore accru sa vitesse de régression, au point que ce poisson autrefois réputé exceptionnellement résistant est devenu rare ou absent de nombreux cours d'eau, voire de la totalité de petits bassins versants où les civelles remontaient par centaines de milliers ou millions il y a quelques décennies seulement. Souvent la surpêche et le braconnage de la civelle semblent être la seule explication plausible.

La civelle achetée très cher continue de faire l'objet d'une surpêche menaçant l'espèce dans la plupart des grands bassins versants. L'anguille adulte (dite « jaune » puis « argentée ») est également recherchée (et parfois braconnée) dans les canaux, cours d'eau et marais.
Depuis 2008 l'inscription à l'Annexe II de la CITES devrait renforcer l'encadrement de son commerce légal, car les préfets doivent désormais « transmettre sans délai les informations sollicitées concernant le braconnage et le commerce illicite de la civelle et de l'anguille à ses autres stades biologiques, ainsi que cela est prévu par la circulaire du 4 avril 2006 sur ce sujet ». Par ailleurs, « les DDAM et les DDEA, en relation avec les services de l'ONEMA pour ces dernières, doivent porter une attention toute particulière au suivi des obligations déclaratives concernant l'anguille. Les services chargés de cette mission doivent traiter et transmettre les données relatives aux captures de civelles, d'anguilles jaunes et d'anguille argentées, de la manière la plus rigoureuse qui soit. Le respect de ces procédures est indispensable car, si les conditions imposées dans la carde de la CITES ne sont pas respectées, aucune exportation de cette espèce en dehors de l'Union européenne ne sera autorisée. Les DRAM et les DIREN secrétaires de COGEPOMI devront superviser le suivi des obligations déclaratives ». Une liste de pêcheurs professionnels potentiellement autorisés à pêcher l'anguille est établie .

(Source Wikipédia)